En soutenant l’étude des sciences du patrimoine, le DIM PAMIR souhaite repenser trois frontières qui sont au cœur des problématiques de nos sociétés actuelles :

  • La frontière qui sépare nature et culture, dont on voit bien qu’elle est aujourd’hui remise en cause tant par les évolutions en sciences humaines et en sciences expérimentales, que par les problématiques socio-environnementales contemporaines, facilitant ainsi la circulation des concepts et des modèles entre les différents domaines scientifiques, au service d’une meilleure compréhension d’un monde interdépendant
  • La frontière entre le matériel et l’immatériel, profondément transformée par le renouvellement des méthodes interdisciplinaires, l’interpénétration des études entre les pratiques et les objets qui en sont les supports, et une révolution numérique dont les enjeux sont particulièrement visibles dans le domaine patrimonial, jusqu’à la patrimonialisation des données numériques
  • La frontière entre le passé et l’avenir, séparés par la mince ligne que constitue le présent, dont l’identité collective et politique s’appuie largement sur la transmission d’un ensemble d’artefacts et d’écofacts à travers le temps : les incertitudes du présent sont en effet largement liées à un rapport troublé au passé et à l’avenir, et un retour critique sur les formes de transmission patrimoniale serait une contribution scientifique majeure aux sociétés contemporaines.

Le dépassement de ces frontières qui sont autant de verrous doit s’opérer à travers la réalisation de cinq transitions majeures et structurantes :

  • Créer une nouvelle interface entre recherche et innovation socio-économique incluant l’ensemble des acteurs industriels (design, arts vivants, muséographie, data visualisation, industries culturelles et créatives, expertise et conservation-restauration du patrimoine) mais surtout d’étendre la définition même de l’« innovation socio-économique en sciences humaines et sociales » à ces filières entières
  • Développer de nouvelles classes d’instruments, en soutenant le développement de nouveaux instruments physiques, chimiques ou numériques spécifiquement adaptés, mais aussi des instruments innovants, propres aux spécificités des SHS
  • Donner une place centrale aux outils numérique en soutenant le développement collectif d’outils pour piloter les équipements, recueillir des données, naviguer en temps réel dans les données en cours de collecte, ou les analyser finement
  • Organiser les communautés à partir de méthodes de recherche mobilisant les pratiques de science ouverte collaboratives et partant du terrain
  • Accompagner la structuration institutionnelle du champ à multi-échelle à travers des outils de pilotage institutionnels qui seront mis à disposition de la Région et des opérateurs de recherche