FOXIPAPER

Écosystème du "foxing" dans les papiers anciens : étude du métabolisme fongique par la recherche d'activité cellulasique et l'analyse spectrométrique des pigments produits

Session AAP :

AAP 2017-3

Responsabilité scientifique :

  • Malalanirina Sylvia Rakotonirainy

Axes de recherche :

Altération et conservation

Partenariat :

Financement :

  • DIM Matériaux anciens et patrimoniaux

ID projet : IDF-DIM-MAP-2017-3-005

Descriptif :

Parmi les altérations typiques du papier, la présence de taches allant du jaune au brun appelées « foxing » pose un sérieux problème pour la conservation des documents graphiques. Irréversibles, elles peuvent gêner la lisibilité des documents à long terme, or aucune méthode de restauration n’existe. Le foxing est un phénomène fréquent dont le mécanisme de formation n’est pas encore élucidé. Certains types de taches contiennent des éléments fongiques. Ce phénomène doit être distingué de la contamination fongique à la surface des papiers. Les précédentes études ont montré que ces taches contiennent des microorganismes vivants. L’étude de leur métabolisme permettra de mieux les caractériser pour comprendre leur mode de développement et leur rôle dans la formation des taches.

Ce stage consiste d’une part, à rechercher une activité cellulasique dans les papiers « foxés », en optimisant au préalable les méthodes expérimentales sur quelques espèces identifiées dans les taches par l’analyse de l’ADN, et supposées être « potentiellement responsables du foxing » ; d’autre part, à identifier par les techniques spectrométriques les pigments impliqués dans le foxing et déterminer leur origine. Deux hypothèses sont proposées sur l’origine de la coloration. La première est la croissance de microorganismes favorisant des réactions de dégradation de la cellulose, entrainant la formation de produits colorés. La deuxième est la production de pigments par ces microorganismes.

 

Stagiaire : Sylvain Hanon

 

Résumé des résultats :

Le but de ce projet est d’évaluer l’activité endoglucanase et cellulase totale de souches identifiées dans ces tâches et suspectées d’en être les responsables, puis de mettre en évidence la présence d’une activité cellulasique au sein des tâches à partir des papiers eux-mêmes. Une optimisation de deux techniques de dosages enzymatiques à l’acide 3, 5-dinitrosalicylique (DNS) nous a permis de déterminer que celle mesurant l’activité endoglucanase (CMCase) est moins longue et plus pratique à mettre en œuvre que celle mesurant l’activité de la cellulase totale (PFase). On a pu constater que la production d’endoglucanase des souches étudiées augmente avec le temps, tout particulièrement dans le cas de Eurotium herbariorum 5613 et Eurotium herbariorum myc18. La cellulase totale augmente aussi et double du jour 8 au jour 15. La production d’endoglucanase et de cellulase totale évolue de la même manière pour E. halophilicum 2143. Pour les souches T. atroroseus 4890 et P. minioluteum 4881, on observe une augmentation de la production d’endoglucanase et de cellulase totale moins élevée et plus lente. Un autre type de dosage colorimétrique au Rouge Congo nous informe de manière plus relative sur l’activité cellulasique de différentes souches, mais reste assez précis, car on retrouve une activité cellulolytique plus élevée chez les deux souches d’E. herbariorum.

 

Mots clés : foxing, moisissure, DNS, Rouge Congo, cellulase, papier

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