DEEP-PURPLE

Les couleurs de l’orseille : de l’influence du mode de préparation à la dégradation

Session AAP :

AAP 2023-4

Responsabilité scientifique :

  • Anne Michelin
  • Witold Nowik
  • Sylvie Héron
  • Charlotte Denoël
  • Joël Boustié

Partenariat :

  • BnF
  • Atelier Siloe
  • ISCR (Université de Rennes)

Financement :

  • DIM PAMIR

ID projet : IDF-DIM-PAMIR-2023-4-007

Descriptif :

L’orseille, appelée également pourpre française, est un colorant d’origine végétale, généralement de couleur rouge-violette, employée en substitution de la pourpre de Tyr aussi bien en teinture qu’en peinture. Cependant l’analyse des matières colorantes des manuscrits du XIe siècle du Mont Saint-Michel a révélé une palette de couleur bien plus large pour ce colorant allant du rose au marron en passant par le violet. La teinte marron est source de questions : s’agit-il de la couleur initialement souhaitée ou d’une dégradation de la couleur originelle ? Dans le cas des manuscrits du Mont Saint-Michel, les deux hypothèses semblent vraisemblables selon les enluminures. Ce projet porte sur trois questions relatives à la couleur de ce colorant. Un premier axe abordera le mode de fabrication de ce colorant au cours duquel on cherchera à identifier les paramètres permettant d’obtenir les différentes teintes observées et à relier la couleur à la composition moléculaire du colorant. Un deuxième axe sera centré sur l’étude de la dégradation de ce colorant à la lumière en s’attachant à déterminer la cinétique et les mécanismes de sa dégradation. Finalement, l’impact de la dégradation sur les signaux obtenus par les principales techniques non-invasives sera examinée afin de s’assurer de la fiabilité de l’identification de ce colorant malgré l’altération. L’essentiel de ce travail sera réalisé sur des palettes modèles fabriquées selon les techniques traditionnelles par une enlumineuse professionnelle en utilisant les équipements d’analyse et des enceintes de vieillissement disponibles en laboratoire. Une partie du projet sera toutefois dédiée à l’analyse de ce colorant sur une sélection de manuscrits enluminés de la BnF afin d’élargir le corpus et voir si un lien peut être fait entre teintes, état de conservation et signaux enregistrés. L’ensemble de ces données permettra de mieux comprendre les facteurs à l’origine de la gamme de couleur observée pour ce colorant encore trop souvent sous-estimé, ainsi que d’assurer une identification fiable indépendamment de sa teinte.
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