DOM-NAT

L’invention de la maison durable chez les primo-sédentaires du Proche-Orient : analyse de la matérialité d’un espace domestique pratiqué et transmis au fil des générations

Session AAP :

AAP 2022-2

Responsabilité scientifique :

  • Fanny Bocquentin
  • Elisabeth Bellon
  • Jean-Yves Blaise
  • Vincent Lemire
  • Natalia Gubenko
  • Thomas Sagory
  • Corinne Jouys-Barbelin

Partenariat :

  • MAP
  • CRFJ
  • Israël Antiquities Authority

Financement :

  • DIM PAMIR

ID projet : IDF-DIM-PAMIR-2022-2-009

Descriptif :

L’adoption durable de la sédentarité par des chasseurs-cueilleurs à la fin du Paléolithique est un tournant majeur des sociétés humaines qui dès lors inventent une nouvelle forme d’habitat, de nouveaux modes de circulation et d’interaction avec le milieu et une nouvelle façon d’être au monde. C’est dans le Natoufien ancien du Levant (13 100-11 600 av. J.-C.) qu’apparaissent les toutes premières maisons rondes à murs de pierres regroupées en hameaux. L’un des plus remarquables est celui d’Eynan Mallaha, en Galilée, occupé pendant près de 2500 ans. La maison la plus ancienne et la plus massive de ce site, reconstruite à plusieurs reprises, a fait l’objet d’un enregistrement archéologique exemplaire entre 1961 et 1976. Cela permet aujourd’hui un retour sur l’analyse spatiale et diachronique, grâce à des outils et des questionnements scientifiques qui ont largement évolué. Ce projet post-doctoral a pour ambition de reconstituer l’organisation de cet espace domestique durable où un minimum de 5 sols et 3 phases de construction (abris 131-51-62) se superposent. Aujourd’hui, les outils numériques et statistiques permettent, à partir du traitement et de l’analyse des archives archéologiques, de réunir efficacement l’ensemble des données produites sur les objets mobiliers et les éléments architecturaux qui constituent cette succession d’évènements. L’objectif est d’abord de mieux définir les périodes d’occupation successives, l’alternance entre vivants et défunts qui partagent cet espace, les phases d’abandon, de restauration et de reconstruction. D’autre part, il s’agit de comprendre la structuration de cet espace : aires d’activité, de repos ou de passage ; placement, circulation et interactions des objets utilitaires et symboliques ; gestion des déchets. Une synthèse comparative permettra de proposer des hypothèses quant aux modalités de construction et d’usage de l’espace et leur transmission au fil des générations, d’en discuter la stabilité et d’identifier ainsi les repères structurant l’espace domestique de ces jeunes sociétés sédentaires.

 

Post-doctorante : Elisa Caron-Laviolette

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