Projets soutenus

Les verres antiques décolorés se divisent en quatre catégories : les verres décolorés naturellement, les verres décolorés par ajout d’antimoine, par ajout de manganèse, ou par un mélange d’antimoine et de manganèse. Ces   derniers   sont   considérés   comme   provenant   du   recyclage   de   verres.   Ce   projet   de   thèse « archéométrique » vise à innover avec une nouvelle méthode d’analyse basée sur la photoluminescence résolue en temps permettant de catégoriser rapidement le verre incolore romain. Celle-ci est basée sur la forme des spectres d’émission comportant les signatures des ions Sb³⁺ , Mn²⁺ et Cu⁺ et sur les durées de vie des ions Sb³⁺. Dans cette thèse menée au LSI (IP Paris) en collaboration avec A. Louis (INRAP), nous étudierons par cette méthode le large corpus de verres romains issus des ateliers du III^e siècle de Reims pour comprendre le fonctionnement des ateliers de cette époque et le geste du verrier. Est-ce que les verres à l’antimoine étaient importés ou décolorés sur place ? et si oui exportés. Une partie de la thèse sera également dédiée à l’étude du recyclage du verre, pratique largement répandue à l’époque romaine. Nous souhaitons notamment avoir une meilleure compréhension de l’impact du recyclage sur la structure du verre, sur sa composition et sur sa couleur. Cette approche se fera de manière innovante avec des méthodes spectroscopiques peu appliquées aux verres archéologiques (photoluminescence, Raman et infra-rouge) avec des expériences dans les fours du LSI (synthèses de verre et refonte) et en four archéologique reconstitué en collaboration avec un verrier (F. Arnaud).